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Travail de la terre, Pauline Avrillon défriche une filière


La jeune artiste était en résidence au Palazzu depuis cinq mois, dans le cadre de la troisième édition de Fabbrica Design. C'est là qu'elle a restitué son travail il y a quelques jours. Au premier abord, des briques de terre crue, des bols de terre cuite... Mais beaucoup plus que cela, en réalité. Car c'est en fait toute une filière que Pauline Avrillon, par son travail, a peut-être mise en marche.

Les premières éditions de Fabbrica Design avaient porté sur le bois et le liège. Des matériaux que l'on connaît bien et que l'équipe avait fournis au designer en résidence. "Pour la première fois cette année, explique Graziella Luisi, directrice de la Fondation de l'université, il a fallu à la résidente effectuer un travail préalable de recherche et de transformation du matériau, que nous n'avions pas identifié."

En d'autres termes, avant de travailler la terre, il a fallu... trouver la terre. Poser la première pierre de l'exploration d'une filière potentielle qui n'existe pas encore. "C'est un travail qui ne se voit pas, poursuit Graziella Luisi, mais qui a occupé deux mois et demi de la résidence." Incidence directe : cette dernière a été prolongée, pour passer de quatre à cinq mois.

Et au fur et à mesure du temps qui passait, les préconçus sont tombés. "La phase préparatoire, confie Pauline Avrillon, est devenue, par la découverte de la richesse et de la diversité des terres, l'élément central qui a orienté tout le reste."

Pendant plusieurs semaines, la jeune designer diplômée de l'école Boulle a arpenté la région, recherché des zones d'extraction et identifié des terres, des couleurs, des textures... Avant de soigneusement tout répertorier. Et d'en tirer quelque chose de concret et artistique à la fois. "Beaucoup de terres ne sont pas exploitables pour un artisan, explique-t-elle, mais les couleurs sont tellement riches, qu'il fallait absolument les valoriser."
 
JEAN-JOSEPH ALBERTINI | Mise à jour le 06/06/2017