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Qu'est-ce que le virus de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo ?

Généralités

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo est une maladie courante provoquée par un virus composé d’un ARN à simple brin. Appartenant à la famille des Nairoviridae, le virus est de forme sphérique et présente un diamètre allant de 80 à 120 nm, transmis par les tiques. Bien que l'infection reste dans la plupart du temps pa ou peu symptomatique, le virus de la CCHF peut  provoquer dans certains cas des flambées de fièvre hémorragique virale sévère, avec un taux de létalité de 10 à 40%.

Le virus se transmet principalement à l’être humain à partir des tiques et des animaux d’élevage. La transmission interhumaine peut survenir à la suite d’un contact direct avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de sujets infectés. 

A ce jour, il n'existe pas de vaccin, ni pour l'Homme, ni pour l'animal. 

Le virus chez les animaux et les tiques 

Les hôtes de la CCHF comprennent un grand nombre d’animaux sauvages et domestiques, parmi lesquels les bovins, les moutons et les chèvres. De nombreux oiseaux sont résistants à l’infection. Dans la plupart des cas, l'infection est asymptomatique. 

La contamination des animaux survient lorsqu’ils sont piqués par des tiques infectées. Le virus se maintient ensuite pendant une semaine environ dans la circulation sanguine, permettant la poursuite du cycle tique-animal-tique lorsqu’une autre tique vient piquer l’animal. Bien que, parmi les tiques, un certain nombre de genres puissent être infectés par le virus de la CCHF, le genre Hyalomma est le vecteur principal.

Transmission du virus de la CCHF

Le virus de la CCHF se transmet notamment par des piqures de tique du genre Hyalomma. En France métropolitaine, où sa présence est avérée depuis 2015, l’espèce Hyalomma marginatum –vectrice du virus- est plus particulièrement surveillée. Il s’agit d’une tique relativement grande (5 à 8 mm) et qui se caractérise par un rostre (prolongement pointu) long et des pattes bicolores. Elle est susceptible de piquer l’être humain, notamment lors de sa période d’activité, entre mars et juillet. La nécessité pour Hyalomma marginatum d’un climat sec et chaud explique pourquoi la présence de cette espèce de tique en France se limite pour le moment aux départements du pourtour méditerranéen, de l’Ardèche et de la Drôme.

Outre la transmission par morsure, le virus de la CCHF peut également se transmettre par contact avec du sang ou des tissus d’animaux infectés, pendant ou immédiatement après l’abattage. Les cas se sont produits en majorité chez des personnes travaillant dans le secteur de l’élevage, comme les exploitants agricoles, les employés des abattoirs ou les vétérinaires.

La transmission interhumaine peut survenir à la suite d’un contact direct avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques de sujets infectés. Des infections nosocomiales peuvent aussi se produire à cause d’une mauvaise stérilisation du matériel médical, de la réutilisation des aiguilles et de la contamination des fournitures.

La maladie ne se transmet pas par voie aérienne. Le virus ne se transmet pas non plus par ingestion de produits laitiers au lait cru. 

Prévention et lutte 

La prévention et la lutte au niveau des animaux et des tiques sont difficiles: le cycle tique-animal-tique reste en général inapparent, car l’infection est habituellement asymptomatique chez l’animal domestique. De plus, les vecteurs sont nombreux et répandus, de sorte que la lutte contre les tiques au moyen d’acaricides (produits chimiques conçus pour les détruire) est la seule option réaliste dans des exploitations d’élevage bien gérés. 

En l’absence de vaccin, le seul moyen de réduire le risque infectieux chez l’homme consiste à sensibiliser les populations aux facteurs de risque et à les instruire des mesures pouvant être prises pour diminuer l’exposition au virus. Ainsi, la prévention contre la CCHF repose principalement sur des mesures de protection individuelle contre les piqures de tiques. Pour éviter ces dernières, il convient donc de porter des chaussures fermées et des vêtements couvrants et clairs (permettant de mieux repérer la présence d’une tique) lors de promenades en pleine nature, de privilégier les chemins balisés, d’éventuellement utiliser des agents répulsifs, de s’inspecter en rentrant d’une promenade en forêt (notamment les aisselles, les plis du genou, le cuir chevelu, etc). 

Le personnel soignant, les personnes travaillant dans les abattoirs, les vétérinaires et les éleveurs doivent porter des vêtements et des protections adaptées (lunettes, gants, etc) afin d’éviter le contact avec les fluides corporels d’humains ou d’animaux potentiellement infectés.  

Page mise à jour le 13/02/2025 par EVA LOPEZ